Au fil des mois, la grossesse transforme profondément le corps. Des modifications hormonales, mécaniques et émotionnelles s’y entrecroisent, générant tensions, douleurs et instabilité psychique. Face à cette réalité, le massage périnatal, encore souvent perçu comme un luxe, s’impose peu à peu comme un accompagnement à part entière. Portée par des figures comme Margaret Elke, qui dès les années 1980 introduit la position latérale pour masser les femmes enceintes, la pratique a depuis évolué. Aujourd’hui, elle se décline selon des protocoles précis, ajustés aux besoins de chaque trimestre, jusqu’au post-partum. Voyons ensemble les bienfaits du massage avant et après l’accouchement.
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Apaiser les tensions pendant la grossesse
Le corps d’une femme enceinte agit comme une chambre d’écho : les déséquilibres, souvent imperceptibles en dehors de la grossesse, deviennent plus marqués.
Douleurs dorsales, sciatiques, jambes lourdes, tensions ligamentaires… ces manifestations sont fréquentes et peuvent être soulagées par le massage lorsqu’il est réalisé par un professionnel spécialisé. Pour découvrir où et comment bénéficier de ce type de soin, vous pouvez cliquer ici.
En relançant la circulation sanguine et lymphatique, le massage atténue les œdèmes, relâche les muscles profonds, contribue à combattre les troubles digestifs et favorise une meilleure oxygénation des tissus.
Cette action engendre une sensation de légèreté, une respiration plus ample et une amélioration de la qualité du sommeil.
L’effet neuro-hormonal, lui, se manifeste par la libération d’endorphines, contribuant à une détente globale.
Le fœtus, sensible au toucher dès la douzième semaine, perçoit aussi les effets de cet apaisement, tissant ainsi un lien sensoriel précoce avec sa mère.
La fréquence des séances évolue souvent au fil des trimestres. Une consultation mensuelle suffit généralement jusqu’au sixième mois.
Ensuite, à mesure que les inconforts se multiplient et que la date du terme approche, une prise en charge hebdomadaire devient fréquente.
Quant à la posture pendant le massage, elle s’adapte à la morphologie de la future mère : position latérale, allongée sur le dos avec supports, ou couchée sur le ventre grâce à un coussin ergonomique accueillant l’arrondi abdominal.
Recevoir un massage au cours du premier trimestre
Durant les premières semaines de gestation, de nombreuses femmes préfèrent s’abstenir de massage, redoutant un lien entre ce soin et les risques de fausse couche. Cette crainte, largement répandue, n’est pourtant pas confirmée par les études scientifiques.
Aucun lien direct n’a été démontré entre massage professionnel et interruption spontanée de grossesse.
Si la femme enceinte est sereine, elle peut tout à fait bénéficier des bienfaits du massage dès le début de la grossesse. En revanche, si le doute persiste, mieux vaut différer la première séance, non pour des raisons médicales, mais pour éviter toute source de stress inutile.
L’approche du praticien formé à la périnatalité reste ici déterminante, tant dans la technique utilisée que dans sa capacité d’écoute.
Se reconnecter à soi après l’accouchement
Une fois l’enfant né, le corps entre dans une nouvelle phase de transition. Entre fatigue extrême, douleurs résiduelles et ajustement au rythme du nourrisson, la période postnatale constitue un moment charnière.
Le massage, loin d’être un moment d’évasion superficielle, devient un véritable outil de réappropriation corporelle.
Son action intervient à plusieurs niveaux :
- Il facilite l’élimination des toxines et l’évacuation des rétentions hydriques
- Il relâche les tensions liées à l’allaitement, au portage et aux mauvaises postures répétées
- Il agit sur le système nerveux autonome pour limiter les manifestations du baby blues ou les premiers signes d’un trouble dépressif post-partum
Par le toucher, la jeune mère rétablit un lien avec elle-même, souvent distendu par la violence de la naissance et les exigences du quotidien.
En cabinet, en centre périnatal ou parfois à domicile, ces séances postnatales redonnent une place à la femme dans son propre récit corporel.